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lundi 16 décembre 2019

The Banjar are the probable ancestors of the Malagasy people

According to the Molecular Biology and Evolution, volume 33, issue 9, September 2016, pages 2396-2400, https://doi.org/10.1093/molbev/msw117
https://academic.oup.com/mbe/article/33/9/2396/2579411

Malagasy people come from the Banjar, who were living in the southeast of Borneo.
Please follow the different links for further information.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Banjarmasin

Anthropologists Ricaut and Brucato tell us more here, https://www.google.com/amp/s/theconversation.com/amp/how-the-banjar-people-of-borneo-became-ancestors-of-the-malagasy-and-comorian-people-90476?source=images


mercredi 4 décembre 2019

10,000years ago human beings were traced back in Madagascar

10, 000years and not 4,000years ago was the date of arrival of human beings in Madagascar according to the researches of James Hansford, from the zoological society of London, UK. He based his hypothesis on the fact that on the vorombe, the ostrich some wounds and cuttings were due to stone stools that humans used to cutting meat at this period of time.
sciences et avenir. fr, p26, numéro 861, novembre 2018.


Vorombe, the Malagasy fairy tale ostrich finally existed 60million years ago

Vorombe, the biggest bird that existed was from Madagascar. This ostrich like big bird was living on the island 60 millions of years ago but disappeared recently some
 1, 000years ago, according to James P. Hanson, from the zoological society of London, United kingdoms.
Sciences et Avenir Magazine. p24, numéro 861,Novembre 2018. (sciences et avenir. fr, 5/12/2019)





             VOROMBE 

dimanche 1 décembre 2019

Atlas des langues régionales de France. French dialects map

Des linguistes français ont répertorié 126 versions d'une fable d'Esope sur la carte de France.

Article tiré de Sciences et Avenir Magazine, Août 2017, numéro 846.

To find the article go to
sciav.fr/846Langues

A quand pour nos contes malgaches ?

Le défi est lancé à toi qui lis ces lignes.

atlas.limsi.fr


Credit from atlas.limsi.fr

vendredi 8 novembre 2019

samedi 7 septembre 2019

Love God Actually, Go to church actually, manatreha fotoam-pivavahana marina tokoa



image from google 

Ho an'ireo izay tsy mpandeha any am-piangonana  fa mpijery fotoam-pivavahana ao amin ny televisiona fotsiny ihany, dia tsy hande ho any an-danitra ianareo, kanefa kosa afaka mijery ireo izay mandeha ho any ianareo amin'ny televisiona. 




mercredi 14 août 2019

impact the others






https://youtu.be/TP1znqK7UZ8

what is the gospel ? https://youtu.be/K48-Li7lIfA

vendredi 9 août 2019

Randriamasimanana, a malagasy linguist on Phonetics/phonology and malagasy morphology


I have found some researches that agree with my observation on the malagasy language, check on phonetics/ phonology and morphology




and there is an Oxford university web site dedicated for the malagasy language


http://folk.uio.no/janengh/gassisk/

http://users.ox.ac.uk/~cpgl0015/pargram/Frphonphonology1.htm

samedi 27 juillet 2019

Le père Pedro et son combat contre la pauvreté des malgaches
Il est l instrument de Dieu pour sauver 500.000 personnes.https://youtu.be/PD2Mpf0VLdI
amazon.fr 
Père Pedro (Auteur), Pierre Lunel  (Auteur), Yann Arthus-Bertrand (Préface)


Père Pedro a construit 3.000 maisons,  a nourri 14.OOO enfants qu il a sauvés de la rue. 

PS : Il parle d" insurrection du coeur et non avec des armes ", selon ses paroles dans l interview 


https://youtu.be/i_PpsKK7R4Y our hidden potential https://youtu.be/i3VweTAOboc

lundi 22 juillet 2019

dictionary French to Malagasy and Malagasy to French

RAIKIBOLANA FRANTSAY MALAGASY / MALAGASY FRANTSAY
2015 


https://searchworks.stanford.edu/view/11622261

The Malagasy to French dictionary is red covered whereas the French to Malagasy dictionary  is green like this one featured above






http://www.aedim.mg/livre/vitasoa-francais-malgache/

http://www.aedim.mg/wp-content/uploads/2019/03/brochure-commune.pdf

http://motmalgache.org/bins/sources?order=t


http://www.paoline.org/site/la-libreria-mobile-fsp/ 

 en francais http://www.fsp.paulines.qc.ca/dans-le-monde

LA SANCTIFICATION


 de Jean Francois REVEL


 Priere de mentionner ce nom si vous citez cet article.


 ENSEIGNEMENTS SUR LA SANCTIFICATION


 DOCUMENT DE SYNTHESE

 Lectures Bibliques: Romains Chapitre 6 en entier. Colossiens Chapitre 3 en entier. Ephésiens Chapitre 2 et 4 en entier.

 Bibliographie: Jerry Bridges, L’école de la Grâce ( L’oeuvre de Dieu et la discipline humaine dans la sanctification).

 Annexes : Articles divers sur la sanctification


 1_INTRODUCTION Actions de grâce.
 2_LA SANCTIFICATION COMPRISE COMME UNE DIRECTION Une vision de la direction a prendre.
 3_L’UNION AVEC CHRIST : BASE ET FONDEMENT DE LA SANCTIFICATION Sans l’union par le moyen de la Foi, pas de sanctification !
 4_ LA SANCTIFICATION DEFINITIVE
 5_ROMAINS 6 ET LA SANCTIFICATION DEFINITIVE ou INITIALE Nota Bene : vu l’importance du sujet, il aura un developpement plus long que les autres parties, et un effort plus important aussi pour suivre le cheminement de la pensée de Paul.
 6_LA SANCTIFICATION PROGRESSIVE : UN PROCESSUS DE CROISSANCE L’appel à mener une vie sainte, agréable à Dieu.

 1_INTROD-c’est vrai le sujet est au centre de notre vie Chrétienne et souvent de nos préoccupations !- , il est toujours aussi central et fondamental que Dieu lui même :Vous serez Saints car je suis Saint dit l’Eternel, c’est la volonté qu’il a décrété pour chacun d’entre nous, l’importance du sujet ? Sans la sanctification nul ne verra Dieu ! Dans ces temps de forte activité charnelle et spirituelle néfaste, il est bon de se replonger dans Sa Parole. Nous découvrons ou pour d’autres nous nous re-mémorons l’oeuvre Glorieuse de notre Seigneur Jésus Christ, car il est Seigneur ! Il régne dans le Salut et la sanctification de son Peuple, il s’est fixé un objectif Glorieux pour nos âmes, nous rendre conforme a lui, c’est à dire semblable à son image, voici le coeur de la sanctification. Comme j’aime à le répéter si Dieu donne les objectifs il donne les moyens aussi ! Les enseignements (doctrines!) de la Grâce sont harmonieusement liés entre elles, elles sont en relations les unes aux autres, c’est pour cela que quand nous parlons de sanctification comment ne pas dire un mot ou plusieurs ! sur la justification ? Si nous parlons de sanctification et de justification comment ne parler de notre union en Christ? et de la foi sans que rien ne serait possible ! Que le Seigneur puisse se glorifier c’est a dire se révéler à nos coeurs -donc à notre être entier- pour que nous puissions le célébrer et lui rendre Gloire, lui qui s’est consacré pour nous a la Croix, pour faire de nous un peuple Saint, conforme à son dessein éternel bienveillant. Soli Deo Gloria -à lui seul soit la Gloire- et à l’agneau. Amen

 2_LA SANCTIFICATION COMPRISE COMME UNE DIRECTION La sanctification est un processus qui dure toute la vie, bien souvent, dans notre vision pratique de la sanctification, de la vie de disciple, nous adoptons une vision à court terme. Posons nous quelques questions : Si vous mémorisez et pensez à un verset spécial de la Bible, cela nettoiera-t-il tout le désordre qu’il peut y avoir dans votre marche chrétienne ? Est-ce qu’une bonne vie de prière chassera toutes les ténèbres ? Le fait de vous rappeler que vous êtes un enfant de Dieu et justifié par la foi protégera-t-il votre cœur contre tout mal ? Le développement d'un nouvel ensemble d'habitudes fera-t-il disparaître la lutte ? Est-il suffisant de s'asseoir sur une bonne prédication et d'avoir des dévotions (piété) quotidiennes ? La responsabilité honnête envers les autres est-elle la clé décisive pour marcher dans la pureté ? Une autodiscipline prudente et un plan de vie constructif élimineront-ils la possibilité d'un échec ? Ce sont là toutes de très bonnes choses. Mais aucune d'entre elles ne garantit que dans trois semaines, ou dans trois ou trente ans, vous n'apprendrez plus à aimer plutôt qu'à désirer. Nous devons avoir une vision pour un long processus tout au long de la vie, avec une fin glorieuse le dernier jour, qui va en fait quelque part . Mettez ces trois éléments ensemble de la bonne façon, et vous avez une théologie pratique qui est bonne à suivre et qui est bonne pour la suite des choses. En vivant une relation de toute une vie avec un Père aimant, nous apprenons à faire confiance et à aimer de manière pratique, jour après jour. -Regardez l'histoire de l'église. -Regardez les dénominations. -Regardez les églises locales. -Regardez les groupes de personnes. -Regardez les familles. -Regarde les autres personnes. -Regardez les gens dans la Bible. Chacun a une histoire et continue à faire l'histoire parce que les défis auxquels la sanctification est confrontée ne s'arrêtent pas. Comme le chantait John Newton : À travers de nombreux dangers, des labeurs et des pièges. Je suis déjà venu, parce que la grâce m'a sauvée jusqu'à présent, et la grâce me ramènera à la maison. La grâce de Dieu ne suit pas un calendrier mais on aime bien les calendriers ! Regardons nous nous même : Dans cette vie, on ne peut jamais dire : "J'ai réussi. Plus d’obstacles sur la route.Plus d'endroits où je pourrais trébucher et tomber à plat. Plus de choix quotidiens difficiles à faire. Plus besoin de grâce quotidienne." La vie ne fonctionne jamais avec un régulateur de vitesse, mais on aime bien aussi les régulateurs de vitesse ! Le Dieu vivant semble se contenter de travailler dans son église et dans les groupes de personnes sur une échelle de générations et de siècles. Le Dieu vivant semble se contenter de travailler dans les individus vous, moi, sur une échelle d'années et de décennies, pendant toute une vie. À chaque étape, il y a une question cruciale : Que choisirez-vous ? Qui aimerez-vous et servirez-vous ? Il y a toujours quelque chose que le vigneron taille, une leçon difficile que le Père enseigne aux enfants qu'il aime (Jean 15 ; Hébreux 12). Ce n'est pas un hasard si "Dieu est amour" et "l'amour est patient" s'accordent parfaitement. Dieu prend son temps avec nous ! Dans votre cheminement de sanctification et dans notre service auprès des autres, vous devez opérer à une échelle qui peut envisager une vie entière, tout en communiquant l'urgence du choix significatif d'aujourd'hui, dans le présent. Le disciple est l'identité la plus commune du Nouveau Testament décrivant le peuple de Dieu.Un disciple est simplement un apprenant de la sagesse tout au long de sa vie, vivant en relation avec un maître sage. La deuxième identité la plus courante, fils/fille/enfant, incarne le même but. En vivant une relation de toute une vie avec un Père aimant, nous apprenons à faire confiance et à aimer de manière pratique, jour après jour. Nous sommes, tous et chacun, sur une trajectoire qui va de ce que nous sommes à ce que nous serons ou comme le disait si bien Augustin d’hypone: Devenez ce que vous êtes en Christ ( c’est a dire dans son Union) ou bien John Newton qui a dit une chose très pertinente aprés sa conversion: Je ne suis pas ce que je devrais être, Je ne suis pas ce que j’espère être, Toutefois, bien que je ne sois pas ce que je devrais, ni ce que je voudrais, ni ce que j’espère être, je peux vraiment dire que je ne suis pas ce que j’étais et je reconnais par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis. La clé pour avoir une vision à long terme de la sanctification est de comprendre la direction. Ce qui importe le plus, ce n'est pas la distance parcourue. Ce n'est pas la vitesse à laquelle nous allons. Ce n'est pas combien de temps tu as été chrétien. C'est la direction que nous prenons. La question clé de la sanctification est de savoir si vous vous dirigez vers la bonne direction Si vous n'avez aucune idée de la direction que vous êtes censé prendre, vous n'irez nulle part ! En tous cas pas au bon endroit ! Mais si vous allez dans la bonne direction, vous pouvez y aller lentement ou rapidement. Tu peux rester coincé dans les embouteillages de la vie et t'asseoir un moment. Tu peux sortir et marcher. C'est votre direction qui compte. La croissance dans la sanctification est complètement variable. Nous ne pouvons pas prédire comment cela se passera. Certaines personnes, pendant une saison de leur vie, sautent comme des gazelles. Disons que vous avez vécu dans des péchés sexuels flagrants. Vous vous détournez du péché vers le Christ, et les péchés ouverts disparaissent. Plus de fornication : tu arrêtes de coucher avec ta copine ou ton copain. Plus d'exhibitionnisme : vous arrêtez de porter ce chemisier particulièrement révélateur. Plus de pornographie : vous arrêtez de surfer sur le net ou de lire les dernières romances salaces. Fini l'adultère et les relations homosexuelles : on y met fin une fois pour toutes. Plus jamais ça. Ça arrive parfois comme ça. Pas toujours, bien sûr, mais la saison des gazelles est une joie pour tous. Pour d'autres personnes (ou les mêmes personnes à une autre saison de la vie), la sanctification est une marche régulière et mesurée. On apprend la vérité. Vous faites face à vos peurs et vous vous avancez vers Dieu et les gens. Vous apprenez à servir les autres de façon constructive. Vous construisez de nouvelles disciplines. Vous apprenez la sagesse de base de la vie. Vous apprenez qui est Dieu, qui vous êtes, comment fonctionne la vie. Vous apprenez à adorer, à prier, à donner du temps, de l'argent et des soins. Et tu deviens une merveille de merveilles ! D'autres personnes (ou les mêmes personnes dans une autre saison) sont en train de marcher. Vous n'avez pas l'air d'aller très loin très vite. Les vieux schémas de désir ou de peur sont têtus. Mais si vous marchez dans la bonne direction, louange au Seigneur de la gloire ! Un jour, vous le verrez face à face. Tu seras comme lui ! c’est sa promesse pour nous et Dieu ne s’engage pas en vain dans ses promesses. Certaines personnes rampent à quatre pattes pendant une saison longue ou courte. Le progrès est douloureux. Tu bouges à peine. Mais louez Dieu pour la gloire de sa grâce, vous avancez dans la bonne direction. Et il peut y avoir des moments où vous n'êtes même pas en train de vous déplacer - dans un embouteillage, en panne - mais où vous êtes toujours dans la bonne direction. C'est le Psaume 88, que je vous encourage a lire, le "sous-sol" des Psaumes. L'écrivain ressent un sombre désespoir - mais c'est un désespoir orienté dans la direction du Seigneur. En d'autres termes, c'est toujours la foi, même lorsque la foi se sent si découragée, on ne peut que dire : "Tu es ma seule espérance. De l'aide. Où es-tu ?" Ce genre de prière compte, c'est dans la Bible. Il y a des moments où vous pourriez vous endormir dans le blizzard et vous allonger, dans le coma et dans l'oubli, mais la grâce vous réveille, vous rappelle et vous fait bouger à nouveau. Il y a des moments où vous errez lentement dans la mauvaise direction, séduits par une fausse promesse ou déçus par une vraie promesse que vous avez faussement comprise. Mais celui qui a commencé une bonne œuvre en vous vous réveille de votre somnambulisme, tôt ou tard, et vous remet sur le chemin. Et puis il y a des fois où tu te révoltes et tu te plantes face - dans la boue, mais la grâce te prend et te lave à nouveau ; Lentement, vous comprenez le point. Peut-être alors vous sautez et bondissez, ou marchez régulièrement, ou marchez à quatre pattes, ou ramper, ou faire face avec plus d'espoir dans la bonne direction. Nous adorons les gazelles. Des sauts gracieux font de grandes histoires sur la puissance merveilleuse de Dieu. Et nous aimons la stabilité et la prévisibilité. Cela semble justifier nos efforts pour que la vie chrétienne fonctionne d'une manière professionnelle. Mais, Il n'y a pas de formule, pas de secret, pas de technique, pas de programme, pas d'horaire et pas de vérité qui garantisse la vitesse, la distance ou le temps. Le jour de notre mort, nous serons encore quelque part au milieu. Mais nous irons plus loin


 3_L’UNION AVEC CHRIST : BASE ET FONDEMENT DE LA SANCTIFICATION Comme introduction et illustration : Une citation de John Owen (Théologien Puritain) : « La mortification par ses propres forces, réalisée par une propre invention pour parvenir à sa propre justice constitue le fond et la forme de toute fausse religion dans le monde » Le véritable fondement qui sert à en finir avec le péché est l’union avec Christ, c’est à dire le fait que nous sommes morts avec Lui, que nous sommes ressucités avec lui, que nos vies présentes sont cachés en Lui et dans son régne céleste et que nous serons définitivement unis avec lui lors de son retour. La croissance céleste ne peut que procéder que de Christ. L’expérience passée de la mort et de la résurrection avec lui est le fondement de notre statut présent de personnes dont l’identité céleste, bien que cachée est réelle et garantie. Nous ne nous efforcons pas d’atteindre un statut céleste puisqu’il nous est donné gratuitement en Christ, ce statut bien au contraire doit être la référence de notre réflexion et de notre action, nous devons tendre vers cette direction, notre véritable identité céleste : « les choses d’en haut ». Ce que Dieu a fait pour Christ, il l’a également fait pour les croyants, le fait que Dieu dans l’union en Christ nous unis a sa mort et sa résurection, est un fait qui a déjà eu lieu. Faisons appel a notre reflexion et à l’évangile : Comment pourrions nous marcher en nouveauté de vie, ou se conduire comme des vivants de morts que nous étions si nous sommes encore morts et enterrés sans espoir de ressuciter avant le son de la derniére trompette ? Nous sommes (déjà) ressuscité et nous attendons de l’être! (le pas encore). Notre identité céleste est bien réelle, mais cachée, elle sera révélée un jour. L'union avec Christ est la vérité centrale de toute la doctrine du Salut, c'est une union intime, vitale, spirituelle, Christ est la source de vie, de force, de bénédiction, et de salut. l’union avec Christ est le cœur de l’Evangile. L’incarnation de Christ est le point central de l’accomplissement de l’œuvre du Dieu trinitaire dans ses actes de salut, et l’union avec Christ en est le centre opérationnel. Le Père est l’auteur de la vie, de l’élection, il est celui qui justifie et qui adopte en nous imputant la justice de Christ. En Christ, nous trouvons la fontaine de vie, le médiateur à qui nous sommes unis dans sa mort et sa résurrection, d’où jaillit la vie nouvelle. L’Esprit scelle la parole de vérité dans nos cœurs, rend témoignage de Christ et est le principe permanent de la communion avec Christ. Jour après jour, l’Esprit accompagne et obtient pour nous, par sa médiation, la grâce de Dieu en Christ. L’union avec Christ est centrale, parce qu’elle s’articule harmonieusement avec la double grâce découlant de l’œuvre de Christ, la justification et la sanctification. Les deux grâces rendent réels les bénéfices de Christ dans la vie des croyants. Nous ne possédons rien jusqu’à ce que nous soyons « greffés en » Christ, jusqu’à ce que nous « revêtions Christ » et soyons faits « un seul corps » avec lui, devenant les fils du Père par le travail secret de l’Esprit. Ainsi nous en venons à apprécier Christ et tous ses bénéfices. Aucun des bénéfices n’est possible en dehors de l’union avec Christ. L’union avec Christ est spirituelle et mystérieuse, elle s'articule en termes de participation, de greffe et d’adoption. Cependant, cela reste éloigné du mysticisme ou de la déification que l’on trouve dans d’autres traditions, parce que Christ seul est le médiateur entre Dieu et l’homme, et c’est seulement par sa médiation que l’union est interprétée. « Une telle union est possible parce que Christ a pris notre nature humaine. » En Christ Dieu nous a élus, sa Grâce nous a été accordé en son bien Aimé, étant enracinés en Lui. L'union avec Christ résume plusieurs relations différentes entre le Croyant et Christ, ces relations sont que : Nous sommes en Christ Que Christ est en nous Que Nous sommes comme Christ Que Nous sommes avec Christ Peut être avait vous entendu quelqu'un dire : « La Bible n'a pas été donnée pour augmenter nos connaissances, mais pour guider notre conduite. » Mais cette déclaration est simpliste, la Bible est beaucoup plus qu'un ensemble de règles à suivre. Elle est avant tout le message de la grâce salvatrice de Dieu par Jésus-Christ. Tout ce que la Bible dit avant la croix oriente vers l'oeuvre rédemptrice de Dieu et tout ce qu'elle dit après la croix, y compris à propos de notre sanctification, découle de cette oeuvre. La Bible ne doit pas être lue dans le but d'acquérir des connaissances uniquement. Elle mérite, en effet, d'être obéie et mise en pratique dans notre vie quotidienne. Comme le dit Jacques, « Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l'écouter, en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements » (Jacques 1.22). Croyons nous qu'être accepté par Dieu et que recevoir sa bénédiction dans notre vie dépendent de notre bon comportement ? de ma discipline spirituelle ? comme par exemple, avoir tous les jours un temps de méditation, ou ne pas commettre sciemment un péché ? Aujourd'hui, les évangéliques pensent trop souvent que l'Évangile n'est que pour les non-croyants. Une fois que nous sommes avons franchi la porte du royaume, nous n'avons besoin de l'Évangile que pour le partager avec ceux qui sont encore à l'extérieur. Aujourd'hui, la communauté chrétienne est en grande partie basée et ancré sur la performance. Nous pensons pouvoir gagner ou perdre la bénédiction de Dieu par notre façon de vivre la vie chrétienne. Ceux-ci se caractérisent souvent par un certain degré d'auto-justification (notre propre justice) Ces chrétiens ne pensent plus qu'ils ont besoin de l'Évangile. Ils croient que l'Évangile ne concerne que les pécheurs. Pour d’autres, la croissance chrétienne signifie plus de discipline et plus d'engagement. l'Évangile concerne aussi les croyants. Ésaïe 53.6, « Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie ; et l'Éternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous » Paul dans Galates 2.20, « ma vie maintenant dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi », a été faite dans le contexte de la justification légale (voir versets 15 à 21). Pour Paul donc, la justification (être déclaré juste par Dieu sur la base de la justice du Christ voir cours précédent , je peux le fournir) est non seulement une expérience passée, mais aussi une réalité présente. Paul vivait chaque jour par la foi dans le sang versé et la justice de Christ. Chaque jour, il regardait à Christ seul pour son acceptation par le Père. Il croyait, comme Pierre (voir 1 Pierre 2.4-5.), que même nos meilleures actions – nos sacrifices spirituels – ne sont acceptables pour Dieu que par Jésus-Christ. En dehors de Jésus lui-même, personne n'a probablement jamais été un disciple aussi engagé que l'apôtre Paul, à la fois dans sa vie personnelle et dans son ministère. Pourtant, il n'a pas regardé à ses propres performances, mais à la « performance » du Christ comme la seule base de son acceptation par Dieu. Entendre l'Évangile tout au long de notre vie, car c'est lui qui continue à nous rappeler que notre acceptation au jour le jour par le Père ne repose pas sur ce que nous faisons pour Dieu, mais sur ce que Christ a fait pour nous par sa vie sans péché, et par sa mort en portant nos péchés, un fait a se prêcher soi-même réguliérement. Nous pouvons nous tenir devant Dieu aujourd'hui aussi justifié que nous ne le serons au ciel, parce qu'il nous a revêtus de la justice de son Fils. Par conséquent, je n'ai pas à effectuer des prouesses pour être accepté par Dieu. Maintenant, je suis libre de lui obéir et de le servir parce que je suis déjà accepté par le Christ (voir Romains 8.1). Ma principale motivation n'est plus la culpabilité, mais la reconnaissance. Pourtant, même si nous comprenons que notre acceptation par Dieu est basée sur l'œuvre de Christ, nous avons de nouveau naturellement tendance à dériver dans un état d'esprit de performance. Par conséquent, nous devons sans cesse revenir à l'Évangile. nous devons « nous prêcher l'Évangile à nous-mêmes tous les jours ». Pour moi, cela signifie que je retourne toujours à des passages des Écritures tels qu' Ésaïe 53.6, Galates 2.20 ou Romains 8.1. Cela signifie que je répète souvent les paroles de ce vieux cantique : « mon espérance repose sur le sang et la justice de Jésus ». Notre acceptation par Dieu est basée uniquement sur l'œuvre du Christ en dehors de nos performances, ne risque-t-elle pas finalement de conduire à une sorte de « foi facile » ? : peu importe la façon dont je vis. Ce n'est donc pas grave si je continue ma vie de pécheur. Dieu m'aime et m'accepte de toute façon ! Ou bien la façon dont je vis en ce moment n'a pas d'importance ! Si Jésus a déjà « fait le travail » à ma place, alors pourquoi faire l'effort et expérimenter la douleur de traiter le péché dans ma vie ? Pourquoi s'embêter avec la discipline spirituelle et pourquoi dépenser mon énergie physique et émotionnelle pour servir Dieu pendant cette vie terrestre si tout dépend de Christ ? L'apôtre Paul avait prévu l'émergence d'une telle « foi facile » dans Romains 6.1 quand il a écrit: « Que dirons-nous donc ? Demeurerions-nous dans le péché, afin que la grâce abonde ? » Romains 6.2 répond à la question, « pourquoi prendre la peine ? » : « Loin de là ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché ? » Paul ne répondait pas avec un « comment pouvez-vous être aussi ingrat pour penser une chose pareille ? » Non, au contraire, il dit, en effet, « Vous ne comprenez pas l'Évangile. Ne comprenez-vous pas que vous êtes morts au péché, et si vous êtes morts au péché, il est impossible pour vous de continuer à y vivre » (voir Romains 6.3-14). Que veut dire Paul quand il déclare que nous sommes morts au péché ? Aucun d'entre nous n'aime vraiment Dieu de tout son être et aucun d'entre nous n'aime réellement son prochain comme lui-même (voir Matthieu 22.35-40). Il ne veut pas non plus dire que nous sommes morts dans le sens de n'être plus sensible aux tentations du péché, comme certains l'ont enseigné. Si cela était vrai, l'exhortation de Pierre de s'abstenir des passions de la chair serait inutile (voir 1 Pierre 2.11). Alors, qu'est-ce que Paul veut dire ? Que nous sommes morts à la condamnation du péché. Autrement dit, grâce à notre union avec Christ, quand Christ est mort à cause de nous pour prendre la condamnation que méritaient nos péchés, nous sommes également morts à la condamnation du péché. Mais cela signifie aussi beaucoup plus. Cela implique que nous sommes morts à la domination du péché. Qu'est-ce que la domination du péché ? Dans Romains 5.21, Paul parle du règne du péché. Dans Colossiens 1.13, il parle de la puissance des ténèbres. Quand Adam a péché dans le jardin, nous avons tous péché par notre union légale avec lui (voir Romains 5.12-21). Autrement dit, en raison de notre identité liée avec celle Adam, nous souffrons tous de la conséquence de notre péché. Une partie de cette conséquence est d'être né dans un monde où règne ou domine le péché. Paul décrit ce que signifie être sous cette domination dans Éphésiens 2.1-3. Il dit que nous étions spirituellement morts ; nous suivions les voies du monde et le diable ; nous vivions dans les passions de notre nature pécheresse et étions, par nature, l'objet de la colère de Dieu. Cependant, grâce à notre union avec Christ dans sa mort, notre culpabilité qui provient à la fois d'Adam et de nos propres péchés a été à jamais effacée. Étant morts avec Christ à la culpabilité du péché, nous sommes par conséquent également morts à la domination du péché. Nous ne pouvons pas continuer à vivre dans le péché comme un mode de vie dominant parce que le règne du péché sur nous a été supprimé. Cette mort à la domination du péché est connue sous le nom théologique de sanctification définitive ou initiale. Elle fait référence à la rupture décisive avec le péché, ou la séparation d'avec le péché en tant que principe dominant dans la vie d'un croyant. C'est un événement ponctuel, qui se produit en même temps que la justification. C'est le changement fondamental opéré en nous par l'action « monergiste » du Saint-Esprit (c'est-à-dire, par l'Esprit agissant seul, sans autorisation ou assistance humaine, nous étions passif quand cela s’est produit) quand il nous délivre du royaume des ténèbres et nous transfère dans le royaume de Christ. Cette rupture définitive avec la domination du péché se produit dans la vie de tous ceux qui croient que Christ est leur Sauveur. La justification est impossible sans la sanctification définitive. Toutes deux sont la conséquence de l'œuvre de Christ pour nous. Donc, nous sommes libres à la fois de la culpabilité et de la domination du péché. Mais à quoi nous sert cette information ? Comment cela peut-il nous aider à vivre en poursuivant une sanctification basée sur l'Évangile ? Les instructions de Paul dans Romains 6.11 sont utiles : « Ainsi vous-mêmes, regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus Christ ». Il est important de comprendre ce que Paul dit ici : il ne parle pas de faire quelque chose, mais de croire quelque chose. Nous devons croire que nous sommes morts par le Christ à la condamnation du péché et à sa domination. Mais ce n'est pas en croyant que cela devient une réalité. Nous sommes tout simplement morts au péché, que nous le croyions ou non. Les effets concrets de notre mort au péché ne peuvent être observés que si nous croyons que cela est vrai. Le fait est que nous sommes coupables en nous-mêmes, mais Dieu ne charge plus la culpabilité sur nous, parce qu'elle a déjà été portée par Christ, notre substitut. La sentence a été purgée. La peine a été payée. Nous sommes morts au péché, à la fois à sa culpabilité et à sa domination. Voilà pourquoi Paul peut écrire: « Heureux l'homme à qui le Seigneur n'impute pas son péché ! » (Romains 4.8). Vous vous demandez peut-être : « Si je suis mort à la domination du péché, pourquoi ai-je encore à lutter avec des habitudes de péché dans ma vie ? » La réponse à cette question réside dans le mot lutte. Les non-croyants ne luttent pas avec le péché. Ils peuvent chercher à surmonter une mauvaise habitude, mais ils ne considèrent pas cette habitude comme un péché. Ils ne comprennent pas le péché comme un acte dirigé contre un Dieu saint. Les croyants, d'autre part, luttent avec le péché en tant que tel. Nous voyons nos paroles, nos pensées et nos actes pécheurs contre Dieu, et nous nous sentons coupables à cause de cela. Voilà pourquoi nous devons continuer à revenir à l'Évangile. Nous considérer comme morts au péché, c'est croire à l'Évangile. Cela ne signifie pas qu'il suffit de croire l'Évangile et de vivre dans le péché avec complaisance. Absolument pas ! Regardons à nouveau les paroles de Paul dans Romains 6.1-2. Nous sommes morts à la fois à la culpabilité du péché et à sa domination. Bien que le péché mène une guerre contre nous (d'où notre lutte), il ne peut pas régner sur nous. Cela fait aussi partie de l'Évangile. Mais le succès de ce combat avec le péché commence par la croyance profonde dans nos cœurs que, indépendamment de nos échecs et de nos luttes, nous sommes morts à la culpabilité du péché. Nous devons croire que même si nous échouons souvent, il n'y a aucune condamnation pour nous (Romains 8.1). William Romaine, l'un des leaders du réveil spirituel du 18ème siècle en Angleterre, a écrit ceci : « Aucun péché ne peut être crucifié ni dans votre cœur, ni dans votre vie, à moins d'être d'abord pardonné dans votre conscience.... S'il n'est pas mortifié dans sa culpabilité, son pouvoir ne peut être maîtrisé » William Romaine veut dire que si vous ne croyez pas que vous êtes morts à la culpabilité du péché, vous ne pouvez pas avoir confiance en la capacité de Christ à maîtriser la puissance du péché dans votre vie. Donc, pour traiter avec le péché, il faut commencer par croire l'Évangile quand il dit que vous êtes morts à la culpabilité du péché.


 4_LA SANCTIFICATION DEFINITIVE Le Nouveau Testament ne présente pas la sanctification exclusivement sous l’angle du processus, mais également comme une réalité définitive (1 Co 2.1, 6.11 ; Ep 5.25-26 ; Hé 2.11, 10.10,14). La sanctification définitive fait donc référence à la mise à part des croyants par Dieu qui initie lui-même et lui seul en eux la transformation à l’image de Christ par l’appel efficace et la régénération. Ce changement est définitif, il n’arrive qu’une seule fois, il ne peut jamais être inversé et il sera complété par Dieu (Ph 1.6). Si la sanctification définitive est exclusivement l’œuvre de Dieu alors que l’homme est passif à cette étape du salut, on ne peut pas dire que la sanctification progressive est, à son tour, exclusivement l’œuvre de l’homme. Elle est en fait l’œuvre de Dieu, cependant l’homme n’est plus passif, mais il devient actif à cette étape du salut. Les changements progressifs dans l’homme ne sont possibles que parce que Dieu a opéré en lui un changement définitif par la nouvelle naissance. Ainsi la sanctification progressive s’opère entièrement sur la base de la sanctification définitive, voila pourquoi dans ce cours nous mettons l’accent sur la sanctification définitive. Une fois ces précisions apportées, il devient plus simple d’identifier la part de Dieu et celle de l’homme dans le processus de sanctification. L’homme ne se change pas lui-même puisque c’est Dieu qui sanctifie (1 Th 5.23). Celui-ci façonne les sanctifiés par sa Parole et son Esprit (Jn 17.17 ; Ep 3.16-19). La première chose que l’homme doit faire est simplement de reconnaître le changement que Dieu a fait en lui pour ensuite agir en conformité avec ce changement. Voici comment l’Écriture enseigne cette vérité : Ainsi vous-mêmes, regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus- Christ.Que le péché ne règne donc point dans votre corps mortel, et n’obéissez pas à ses convoitises. Rm 6.11-12 Dans ce passage, l’apôtre ne dit pas « mourrez au péché », mais plutôt « sachez que vous êtes morts au péché ». Ce n’est pas l’homme qui a fait ce changement, mais Dieu ; l’homme est simplement appelé à le reconnaître et, conséquemment, à vivre comme un homme qui n’est plus sous la domination du péché. La sanctification progressive commence par une conscientisation à la nouvelle nature, puis l’homme reçoit la direction par la Parole de Dieu et la puissance d’obéir par l’Esprit de Dieu. Et parce qu’il possède une intelligence renouvelée et une volonté régénérée il peut alors participer à sa sanctification : Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, mettez en œuvre votre salut avec crainte et tremblement, non seulement comme en ma présence, mais bien plus encore maintenant que je suis absent; car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir. (Ph 2.12-13) Ce passage montre bien la relation entre l’homme et Dieu dans la sanctification. Ils n’agissent pas en parallèle en contribuant respectivement à cette œuvre, mais la part de l’homme même vient de Dieu ; il ne fait que mettre en œuvre ce qu’il a reçu. L’apôtre Pierre conçoit la sanctification dans les mêmes termes. Il rappelle tout d’abord que Dieu en est l’auteur : (2 Pi 1.3) « Sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété ». Ensuite il énumère les choses que le chrétien doit pratiquer afin de croître dans sa sanctification en portant des fruits : A cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance,à la connaissance la maîtrise de soi, à la maîtrise de soi la patience, à la patience la piété, à la piété l’amitié fraternelle, à l’amitié fraternelle l’amour. Car si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ. (2 Pi 1.5-8) Le chrétien n’attend pas passivement d’être sanctifié, mais ayant été définitivement sanctifié il s’applique à devenir vertueux. Pour se faire, il étudie l’Écriture sainte, il travaille activement dans la prière afin de développer les fruits de l’Esprit, il cherche de tout son cœur à grandir en amour pour Dieu et pour son prochain. Au travers de la transformation que ces efforts apporteront, le chrétien n’est pas changé par sa propre force, mais par la puissance de Dieu qui agit par les moyens de grâce qui lui sont donnés. Il y un pôle négatif et un pôle positif à la sanctification. D’un côté, la sanctification est une mortification : « Le règne du péché est détruit, et leurs nombreuses passions sont progressivement affaiblies et mortifiées ». De l’autre, elle est une vivification : « eux-mêmes sont de plus en plus vivifiés et affermis dans toutes grâces salutaires, en vue de la pratique de la vraie sainteté », si la sanctification n’est pas la base de notre justification, elle n’est pas moins nécessaire au salut puisque sans elle nul ne verra le Seigneur (Hé 12.14). Tous les aspects de la croissance chrétienne sont généralement perçus sous la catégorie de la sanctification. Alors que la Bible utilise le terme sanctification pour décrire ce processus progressif et graduel, le terme est aussi utilisé pour décrire un acte définitif unique. Nous considérons l'appel effectif, la régénération, la justification et l'adoption comme des actes définitifs de Dieu, qui ne se répètent donc jamais. Le Nouveau Testament contient aussi des passages qui parlent de la sanctification de cette même manière définitive, une fois pour toutes. 1 Corinthiens 1:2 dit : "... à l'église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés dans le Christ Jésus, les saints en appelant, avec tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ, leur Seigneur et le nôtre." Paul parle de la sanctification comme d'un acte passé définitif. De même, dans 1 Corinthiens 6:11, Paul décrit la condition spirituelle des rachetés : "Tels étaient quelques-uns d'entre vous, mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus Christ et dans l'Esprit de notre Dieu." Les termes au passé de ce verset, "lavés, sanctifiés et justifiés", sont en tout au temps aoriste grec, un passé ponctuel. Il est également important de noter qu'ils sont tous présentés comme des actions concomitantes. Dans ce texte, la sanctification est présentée comme une action de Dieu parallèle à la justification et à la régénération. Par conséquent, la sanctification est coordonnée avec la régénération (lavée) et la justification (pour des utilisations similaires du terme sanctification voir : Actes 26:18 ; Éph. 5:25 ; 2 Thess. 2:13,14 ; 2 Tim. 2:21 ; les termes de purification sont utilisés avec la même idée définitive dans Actes 15:9 ; Eph. 5:26 ; Tite 2:14). En commentant ces passages, John Murray (Pasteur et Theologien) écrit : "Nous sommes donc obligés de tenir compte du fait que le langage de la sanctification est utilisé en référence à une action décisive qui se produit au début de la vie chrétienne, et qui caractérise le peuple de Dieu dans son identité comme appelé effectivement par la grâce de Dieu. Ce serait donc une déviation des modèles bibliques de langage et de conception que de penser la sanctification exclusivement en termes d'œuvre progressiste » Romains 6:1 - 7:6 donne un aperçu de la nature de la sanctification définitive. A la fin de Romains 5, Paul fit la déclaration : "Et la Loi vint pour que la transgression augmente ; mais là où le péché augmentait, la grâce abondait d'autant plus. . .” (5:20). Cette affirmation pourrait soulever la question que si le péché fait que la grâce abonde, pourquoi ne pas pécher pour exalter la grâce de Dieu ? Romains 6 répond à ce malentendu potentiel. Dans Romains 6:1, Paul pose la question : "Que dirons-nous alors ? "Devons-nous continuer à pécher pour que la grâce augmente ?" Paul répond catégoriquement à la question : "Qu'il n'en soit jamais ainsi ! Comment nous qui sommes morts au péché y vivrons-nous encore" (Rom. 6:2) ? L'idée clé de Paul est que nous sommes morts au péché. La personne qui vit au péché, vit dans le domaine et l'activité du péché et la personne qui est morte au péché ne vit plus dans cette sphère d'activité. Dans Romains 6, Paul établit plusieurs contrastes entre les résultats de la vie dans le péché et ceux de la mort au péché en Christ. Dans Romains 6:6,16,17,20, Paul affirme que vivre dans le royaume du péché signifie être esclave du péché. Cette idée de l'esclavage dans le péché est comparée à la mort au péché par l'union spirituelle avec le Christ. La mort au péché signifie que "notre vieil être a été crucifié avec Lui[Christ] pour que le corps du péché soit effacé, que nous ne soyons plus esclaves du péché" (vs. 6) ; nous sommes libérés du péché (vs. 7) ; le péché règne plus longtemps dans nos corps mortels (vs. 8). 12) ; le péché n'est pas notre maître (vs. 14) ; nous nous présentons à Dieu comme des instruments de justice et nous sommes esclaves de la justice (vs. 13,19) ; nous sommes obéissants du cœur à l'évangile et à l'enseignement chrétien (vs. 17) ; nous sommes délivrés du péché et asservis à Dieu (vs. 22). Les contrastes sont forts. Le croyant passe de l'esclavage au péché et à la corruption qui l'accompagne à l'esclavage de la justice. John Murray écrit à ce sujet : "C'est le clivage décisif que l'apôtre a en vue ; c'est le fondement sur lequel repose toute sa conception de la vie d'un croyant, et c'est un clivage, une brèche, une traduction aussi vrai dans le domaine des relations morales et religieuses que dans l'expérience ordinaire de la mort. Il y a un souffle définitif et irréversible une fois pour toutes avec le royaume dans lequel le péché règne dans et jusqu'à la mort ". Pierre présente le même concept dans 1 Pierre 2:24 : "Et Lui-même a porté nos péchés dans Son corps sur la croix, afin que nous mourrions au péché et que nous vivions jusqu'à la justice ; car par Ses blessures vous avez été guéris. 1 Pierre 4:1,2 est semblable : "C'est pourquoi, puisque Christ a souffert dans la chair, armez-vous du même dessein, parce que celui qui a souffert dans la chair a cessé de pécher, afin de vivre le reste du temps dans la chair non plus pour les convoitises des hommes, mais pour la volonté de Dieu » Cette doctrine de sanctification définitive ne signifie pas que le croyant est parfait sans péché. Il affirme qu'une rupture radicale avec le pouvoir et la domination du péché se produit à cause de l'union spirituelle des croyants avec le Christ dans sa mort et sa résurrection. Le Dr Robert Reymond écrit à propos de cette doctrine : "La doctrine de la sanctification définitive ne signifie pas que le chrétien atteint effectivement, personnellement et existentiellement, une perfection sans péché au moment où il fait confiance au Christ, ce qui ne laisse aucune place à une sanctification progressive. En outre, toute la sanctification attend la venue de notre Seigneur Jésus-Christ (1 Thess. 5:23). Et le chrétien qui dit qu'il n'a pas de péché se trompe lui-même et la vérité n'est pas en lui (1 Jean 1:8). Mais ce que cela signifie, c'est que chaque chrétien, au moment où il devient chrétien, en vertu de son union avec le Christ, est instantanément constitué " saint " et entre dans une nouvelle relation par rapport à l'ancien règne du péché dans sa vie et avec Dieu lui-même, nouvelle relation dans laquelle il cesse d'être esclave du péché et devient un serviteur du Christ et de Dieu. Et le chrétien doit prendre cette rupture avec le péché, constituée par son union au Christ, aussi sérieusement que Dieu le fait et cesser de " présenter les membres de son corps au péché comme des instruments d'injustice " et commencer à " se présenter à Dieu comme un vivant parmi les morts, et ses membres comme des instruments[ou serviteurs] de justice envers Dieu " (Rom. 6:13,19). Il a la propre assurance de Paul que " le péché ne le dominera pas " (Rom. 6:14) La base de notre justification La base de la justification du chrétien est l'obéissance imputée du Christ. De même, la base de la sanctification définitive est sa véritable union spirituelle avec Christ dans sa mort, son enterrement et sa résurrection (Romains 6:1-14 ; 2 Cor. 5:14,15). Dès qu'une personne entre en union spirituelle avec Christ par la foi, elle est libérée de l'esclavage du péché. La base de ceci est sa véritable union spirituelle avec Christ dans sa mort, son enterrement et sa résurrection (Rom. 6:1-14 ; 2 Cor. 5:14,15). Cela rend possible la sanctification progressive. Le Dr Robert Reymond dit : "Le chrétien n'est pas seulement considéré par Dieu comme juste face à la loi, il est aussi constitué saint par Dieu face à la puissance et à la maîtrise du péché. Ce n'est pas simplement la sainteté positionnelle qui est envisagée par la sanctification définitive : c'est une véritable rupture existentielle avec le règne et la maîtrise du péché, laquelle rupture est créée par l'union spirituelle réelle du chrétien avec le Christ dans sa mort et sa résurrection, et qui est aussi décisive et définie que la mort et la résurrection du Christ La sanctification définitive est donc l'idée que lorsqu'une personne croit et se repent, en vertu de son union avec le Christ, elle est séparée de la domination et de l'esclavage du péché. Grâce à ce clivage, la sanctification progressive est possible et garantie. Comme Paul le dit dans Romains 6:12,13 : "C'est pourquoi[à cause de votre union spirituelle avec Christ], ne laissez pas le péché régner dans votre corps mortel pour que vous obéissiez à ses convoitises, et ne continuez pas à présenter les membres de votre corps au péché comme instruments d'injustice ; mais présentez-vous à Dieu comme vivants des morts, et vos membres comme instruments de justice à Dieu » La sanctification définitive se réfère au fait accompli que les croyants "ont été sanctifiés par l'offrande du corps de Jésus Christ une fois pour toutes". (Hébreux 10:10)... un événement irréversible où l'offrande unique du Christ a perfectionné pour toujours ceux qu'il est venu sauver. Cela signifie que notre juste présence devant Dieu ne peut être ni perdue ni améliorée. Selon John Frame (théologien), c'est "un événement unique, simultané avec un appel et une régénération efficaces, qui nous transfère de la sphère du péché à la sphère de la sainteté de Dieu, du royaume de Satan au royaume de Dieu". La sanctification définitive nous marque (ou nous sépare) en tant que peuple élu de Dieu - sa possession précieuse et conventionnelle (Actes 20:32 ; Rom. 1:7 ; 1 Cor. 1:2 ; 6:11). De même, la sanctification définitive nous rachète (ou nous libère) de la domination (ou de l'esclavage) du péché en nous unissant au Christ, particulièrement dans sa mort, sa résurrection et son ascension. La sanctification, en ce sens, fait référence à une rupture décisive et radicale avec le pouvoir du péché 

5_ROMAINS 6 ET LA SANCTIFICATION DEFINITIVE ou INITIALE Aujourd'hui, le terme sanctification est couramment utilisé pour décrire le processus de la vie entière dans lequel un croyant repousse le comportement pécheur et grandit en sainteté. Les doctrines de l'union avec le Christ et la régénération est souvent complètement exclue des discussions sur la sanctification. Aussi, la sanctification est souvent traité comme un compartiment latéral ou une sous-catégorie pour la justification. Un tel traitement de la sanctification est malheureuse car la justification et la sanctification viennent directement du Christ Lui-même et son travail, son oeuvre. Les deux sont les résultats de l'union avec le Christ dans sa vie, sa mort et sa vie. Si le Christ est le tronc, alors les deux sont des branches. Par conséquent, avant d'examiner la sanctification progressive, il faut d'abord considérer l'union avec le Christ et la sanctification définitive. la sanctification qui en résulte. La discussion la plus détaillée et systématique de la sanctification dans le Nouveau Testament est trouvée dans Romains 6:1-7:6. Il convient de noter qu'avant que Paul n'émette un seul impératif concernant la vie chrétienne, il passe beaucoup de temps à discuter des fondements de la piété personnelle, (c’est a dire la spiritualité personnelle). Pour Paul, tous les impératifs relatifs à la sanctification progressive d'un chrétien sont fondés sur la sanctification définitive qui est le résultat direct de l'union avec le Christ. En vertu de la foi d'un croyant l'union intime avec le Christ dans sa mort et sa résurrection, les chrétiens ont été délivrés de la mort. La mort de Jésus est la raison pour laquelle les chrétiens sont morts à l'esclavage, souillant du pouvoir du péché. Sa résurrection est la raison pour laquelle les chrétiens ont et vivent en nouveauté de vie. La sanctification définitive se réfère à la défaite (une fois pour toutes) de la puissance du péché et de sa défaite par l'Esprit Saint. la rénovation et le renouvellement simultanés du pécheur se produisent au début de la vie chrétienne Les anciens théologiens réformés l'appelaient "sanctification initiale". Définitive ou initiale, la sanctification est pratiquement synonyme de régénération. Cet enseignement est clairement reflété dans l'enseignement de Westminster (Catéchisme de Westminster)"La sanctification est l'œuvre de la grâce libre de Dieu, par laquelle nous sommes renouvelés dans tout l'homme à l'image de Dieu, et sont de plus en plus capables de mourir au péché, et de vivre. jusqu'à la justice." (Catéchisme plus court Q. 35). "Ceux qui sont effectivement appelés et régénérés, ayant un nouveau cœur et un nouvel esprit créés en eux, sont davantage sanctifiés, réellement et personnellement, par la vertu de la mort et de la résurrection du Christ " (Confession de foi, xv :1). La Bible souligne que le Christ (et son œuvre rédemptrice, de rachat) est la source ultime de la sanctification du croyant. John Murray dit que "l'union avec le Christ est un sujet très inclusif. Elle embrasse le large éventail du salut de sa source ultime dans l'élection éternelle de Dieu jusqu'à sa réalisation finale dans la glorification des élus. Il ne s'agit pas simplement d'un phrase de l'application de la rédemption ; elle sous-tend tous les aspects de la rédemption, tant dans son accomplissement que dans sa mise en œuvre. Son application, l'union avec le Christ lie tous ensemble et assure qu'à tous ceux pour qui le Christ a acheté la rédemption qu'il applique effectivement et communique la même chose indicatives gracieuses de l'évangile. Le salut obtenu inclut à la fois notre régénération et notre sanctification. Ces "grâces" ne sont pas un produit de la volonté humaine, ni ne sont arbitrairement accordées par le Père. Ils sont le résultat inévitable de l'union avec le Christ. Il y a de nombreux passages qui soutiennent cet enseignement. Jésus a prié : "Sanctifie-les par ta vérité. Ta parole est vérité. Comme Tu l'as envoyé dans le monde, Je les ai aussi envoyés dans le monde. Et à cause d'eux, je me sanctifie moi-même, afin qu'eux aussi soient sanctifiés par la vérité " (Jean 17:17-19). Notre Seigneur a déclaré que le fait qu'il ait été mis à part pour être humilié jusqu'à la mort était la cause méritoire de la sanctification de son peuple. "Jésus-Christ... s'est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité et de purifier pour lui-même son peuple particulier, zélé pour les bonnes œuvres" (Tite 2:13-14). Il y a une corrélation directe entre les souffrances vicariantes ( a notre place) du Christ et notre sanctification. Quiconque est racheté est aussi purgé. Comme le dit Paul : "Mais de lui vous êtes en Jésus-Christ, qui est devenu pour nous la sagesse de Dieu, la justice, la sanctification et la rédemption, selon qu'il est écrit : " Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur " (1 Corinthiens 1:30-31). Nous ne devons pas être gonflés car tout ce que nous avons vient de la main du Christ. Les chrétiens sont "sanctifiés en Christ" (1 Corinthiens 1:2). Quand Paul décrit la sanctification définitive des croyants corinthiens, il utilise le passif aoriste, indiquant ainsi un acte de Dieu instantané par lequel ils sont passés d'un état de corruption à celui de sainteté : "Vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais justifiés au nom du Seigneur Jésus et par l'Esprit de notre Dieu " (1 Corinthiens 6:11). L'apôtre nous dit que "le Christ aussi a aimé l'Église et s'est donné lui-même pour elle, afin qu'il la sanctifie et la purifie par le lavage de l'eau par la parole, qu'il la présente à lui-même comme une Église glorieuse, sans tache ni ride ni rien de semblable, mais que ce soit saint et sans défaut" (Ep 5, 25-27). Charles Hodge écrit : "Le dessein de la mort du Christ était de sanctifier son peuple. Elle accomplit cette fin en les réconciliant avec Dieu et en leur assurant le don du Saint-Esprit. Tous ceux qui sont déclarés justes en vertu des mérites de Christ sont aussi sanctifiés par leur union avec Lui. La sanctification et la justification n'existent pas indépendamment l'une de l'autre, car les deux sont des effets de l'union au Christ. L'auteur des Hébreux pointe la parole objective du Christ comme fondement de notre sanctification. "C'est pourquoi Jésus aussi, pour sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert à l'extérieur de la porte" (Hébreux 13:12). Le sang versé par Christ n'enlève pas seulement la culpabilité et la pénalité du péché, mais il mérite et garantit l'application de son œuvre à son peuple. C'est ainsi que notre Seigneur est "auteur", "capitaine" ou "pionnier" du salut au sens le plus large du terme (cf. Héb. 2, 10 ; 12, 2). Sinclair Ferguson écrit : "Jésus est " l'auteur " de notre sanctification, en ce sens qu'il la crée pour nous, mais il en est aussi le " pionnier " parce que... il le fait par sa propre vie incarnée, sa mort et sa résurrection. Il est le " pionnier " de notre salut, parce qu'il a enduré la croix, méprisant sa honte et l'opposition des pécheurs, et il est maintenant assis à la droite de Dieu. Il est la première et la seule personne pleinement sanctifiée. Il a gravi la colline sainte de Dieu avec des mains propres et un cœur pur (Ps. 24.3-6). Jésus est "le Prince de la vie" (Actes 3:15), "et il est la tete du corps, de l'Église, qui est le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin qu'en toutes choses il ait la prééminence" (Col 1:18). Comme nous l'avons vu plus haut, le Nouveau Testament enseigne que la régénération ou "sanctification initiale" est le point de départ ou le commencement expérimental de la vie chrétienne. Comme toutes les grâces salvatrices, elle est l'effet de l'union au Christ. "Et vous, il vous a fait vivre, vous qui étiez morts dans les fautes et les péchés, dans lesquels vous avez une fois marché selon le prince de la puissance de l'air, l'esprit qui travaille maintenant dans les fils de la désobéissance, parmi lesquels aussi nous nous avons tous une fois conduit nous-mêmes dans les convoitises de notre chair, accomplissant les désirs de la chair et du mental, et étaient par nature fils de la colère, juste comme les autres. Mais Dieu, qui est riche en miséricorde à cause de son grand amour avec lequel il nous a aimés, même lorsque nous étions morts dans nos offenses, nous a rendus vivants avec le Christ (par grâce vous avez été sauvés), et nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir dans les lieux célestes du Christ Jésus, afin que dans les siècles à venir il montre la richesse de sa grâce dans sa bonté envers nous en Christ Jésus" (Ep 2:1-7). Pour Paul, les événements décisifs qui déterminent la vie chrétienne se sont tous produits dans le passé, dans l'histoire rédemptrice (de salut, de rachat). Il y a une alliance et une union vitale entre le Christ et son peuple, qui détermine la mort des élus au péché et la vie de sainteté. Hodge écrit : "La résurrection du peuple de Christ ont été accomplies dans un sens important quand il ressuscita d'entre les morts et s'assit à la droite de Dieu...". La vie de tout le corps est dans la tête, et donc quand la tête se levait, le corps se levait. Chacun dans son ordre, cependant, d'abord le Christ, et ensuite ceux qui sont à Christ. Le Christ a dû assumer une nature humaine et vivre comme un homme dans ce monde déchu comme le second Adam afin de donner la vie à Sa semence. Notre régénération vient de notre union avec le Christ dans sa résurrection. Ainsi dans Colossiens 2:13 Paul dit, "Et toi, étant mort dans tes offenses et dans l'incirconcision de ta chair, Il a fait vivre avec Lui, t'ayant pardonné toutes tes offenses". Paul fonde ses exhortations aux Colossiens sur le fait accompli de l'union avec le Christ dans sa mort et sa résurrection. "Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez ce qui est au-dessus de là où est Christ, assis à la droite de Dieu. Pensez aux choses d'en haut, et non aux choses de la terre. Car tu es mort, et ta vie est cachée avec Christ en Dieu...... C'est pourquoi mettez à mort vos membres qui sont sur la terre : l'impudicité, l'impureté, la passion, le mauvais désir et la convoitise, qui est l'idolâtrie" (Col 3:1-3, 5). La doctrine de la sanctification définitive n'était pas propre à Paul. Pierre fonde aussi l'impératif sur l'indicatif. Christ "qui a lui-même porté nos péchés dans son propre corps sur l'arbre, afin que, morts aux péchés, nous vivions pour la justice, par les meurtrissures desquelles vous avez été guéris" (1 Pierre 2:24). Pierre fonde la vie chrétienne sur notre union mystique avec le Christ dans sa mort. En vertu de notre union avec le Christ dans sa mort, la domination du péché sur nous est brisée. Ne pas vivre une vie sainte est en contradiction avec cette réalité historique. Pierre poursuit dans la même veine au chapitre 4. Il écrit : "C'est pourquoi, puisque Christ a souffert pour nous dans la chair, armez-vous aussi du même esprit, car celui qui a souffert dans la chair a cessé de pécher, afin qu'il ne vive plus le reste de son temps dans la chair pour les convoitises des hommes, mais pour la volonté de Dieu " (1 Pierre 4:1-2). Quand Pierre dit, "car celui qui a souffert dans la chair a cessé de pécher", il ne se réfère pas à nos propres souffrances, mais à nos souffrances en Christ. "Dans le grec souffert, comme souffert en 1a, est un participe aoriste,(l’aoriste est un Temps passé Grec que l’on retrouve souvent dans le nouveau testament) et a terminé["a cessé"] est au parfait temps ; ils désignent donc une expérience définie dans le passé et l'état qui en résulte... " Cela signifie que ceux qui étaient unis à Jésus dans sa souffrance et sa mort sont morts au péché et vivent maintenant comme esclaves du juste. Le facteur décisif pour la vie chrétienne n'est pas notre passé, mais le passé du Christ. L'apôtre Jean enseigne aussi la sanctification définitive. Cependant, il le fait d'un point de vue différent. Paul et Pierre désignent directement l'union avec le Christ dans sa mort et sa résurrection, tandis que Jean souligne les conséquences de l'union, la régénération du croyant. "Celui qui est né de Dieu ne pèche pas, car sa postérité demeure en lui ; et il ne peut pécher, car il est né de Dieu" (1 Jean 3:9). La personne qui a été régénérée par Dieu et qui a le Saint-Esprit en elle ne peut pas continuer dans la vie de péché qui caractérise son état non régénéré. Le croyant est celui qui a assuré la victoire sur le monde, qui est à l'abri de la domination du malin, qui n'est plus caractérisé par ce qui est du malin et qui n'est plus caractérisé par ce qui est du monde, " la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l'orgueil de la vie " (1 Jn 2, 16)." La régénération, qui est le résultat direct de l'union avec le Christ, provoque une "rupture décisive et irréversible avec le monde et avec lui la souillure et la puissance". La personne qui est née de nouveau et a l'Esprit Saint n'aime plus le monde et ne pratique plus habituellement le péché mais aime Jésus Christ (1 Jean 2:3-5), aime les frères (1 Jean 1:9-10) et garde les commandements de Dieu (1 Jean 2:3-6, 17, 29 ; 3:10). Maintenant que nous avons brièvement examiné le fondement scripturaire de la sanctification "définitive" ou "initiale", un retour au chapitre six de Romains est nécessaire pour examiner plus à fond les détails de la doctrine. Paul écrit,"Que dirons-nous alors ? Allons-nous continuer dans le péché pour que la grâce abonde ? Certainement pas ! Comment nous, qui sommes morts au péché, y vivrons-nous encore ? Ou ne savez-vous pas que tous ceux dentre nous qui ont été baptisés en Jésus-Christ ont été baptisés en Sa mort ? Cest pourquoi nous avons été ensevelis avec Lui par le baptême dans la mort, afin que, tout comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions dans la nouveauté de la vie. Car si nous avons été unis ensemble dans la ressemblance de Sa mort, nous serons certainement aussi dans la ressemblance de Sa résurrection, sachant cela, que notre vieil homme a été crucifié avec Lui, afin que le corps du péché soit effacé, que nous ne soyons plus esclaves du péché. Car celui qui est mort a été libéré du péché. Maintenant, si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec Lui, sachant que Christ, ressuscité des morts, ne meurt plus. La mort n'a plus de domination sur Lui. Pour la mort qu'il est mort, il est mort au péché une fois pour toutes ; mais la vie qu'il vit, il la vit à Dieu. De mêmevous aussi, considérez-vous morts au péché, mais vivants à Dieu dans le Christ notre Seigneur. C'est pourquoi ne laissez pas le péché régner dans votre corps mortel, afin que vous lui obéissiez dans ses convoitises. Et ne présentez pas vos membres comme des instruments d'injustice au péché, mais présentez-vous à Dieu comme étant vivants des morts, et vos membres comme des instruments de justice à Dieu. Car le péché ne dominera pas sur vous, car vous n'êtes pas sous la loi mais sous la grâce " (Rom. 6:1-14). L'apôtre Paul, au chapitre 5, conclut sa longue discussion sur la justification par la foi en dehors des œuvres de la loi. Dans la seconde moitié du chapitre, Paul expose le contraste entre Adam et le Christ. De l'offense d'Adam est venu le règne du péché et de la mort. Mais Christ par son œuvre rédemptrice apporte la justification et la vie. « Là où le péché abondait, la grâce abondait beaucoup plus (sur-abondait) » (v. 21). Au chapitre six, Paul introduit un nouveau sujet (la sanctification) en posant la question : "Allons-nous continuer dans le péché pour que la grâce abonde ? (Rom. 6:1). Cette question rappelle une objection hypothétique antérieure à l'évangile : "Faisons le mal[continuer à pécher] afin que le bien vienne[que la grâce abonde encore plus]" (Rom. 3:8). Pour Paul, la doctrine de la sanctification est la réponse à ceux qui calomnient l'évangile en l'interprétant d'une manière antinomique. (contraire, opposée a la loi) Les apologistes juifs ont soutenu que si les gens sont sauvés en dehors de la loi et du mérite humain (uniquement par la grâce) alors le christianisme est une religion d'anarchie. En d'autres termes, si vous n'avez pas à faire de bonnes oeuvres pour être sauvé, pourquoi ne pas vous amuser et pécher autant que vous voulez ? Malheureusement, ce genre de raisonnement antinomique a affligé l'église depuis ses débuts. L'Église apostolique avait ses gnostiques antinomiques, ses Nicolaïtes, ses Jézébélites et ses hédonistes de rang (cf. 2 P 2,10-22 ; 1 Jean 2,3-23 ; 4,1-6 ; 2 Jean 7-11 ; Jude 4 ; Ap 2,14-15, 20-24, etc.). Jude a mis en garde l'Église contre un tel enseignement lorsqu'il a écrit : "Car certains hommes se sont glissés inaperçus, qui il y a longtemps étaient destinés à cette condamnation, des hommes impies, qui transforment la grâce de notre Dieu en licence et renient le seul Seigneur Dieu et notre Seigneur Jésus Christ" (Jude 4). Aujourd'hui, l'église évangélique est en proie à l'hérésie charnelle chrétienne. Les tenants de cet enseignement rejettent ce que les réformateurs appelaient la troisième utilisation de la loi morale (c'est-à-dire la loi comme un guide et obligation pour une vie pieuse). Ils enseignent aussi que l'obéissance à Christ comme Seigneur est facultative pour les croyants. Une bonne chanson thème pour de tels faux professeurs serait : "Libre de la Loi, condition bénie, je peux pécher comme bon me semble et obtenir la rémission." Quand on dit aux gens qui sont pécheurs par nature que l'obéissance n'est pas requise mais simplement une option, le résultat est prévisible. Du point de vue éthique, beaucoup de soi-disant "évangéliques" ne se comportent pas différemment de leurs homologues païens. Les taux d'immoralité sexuelle, d'adultère, de fornication, de divorce, de pratiques commerciales malhonnêtes, etc. sont pratiquement les mêmes chez les "évangéliques" que dans la culture païenne environnante. Romains 6 est l'antidote à tout enseignement hérétique de ce genre. Paul répond à la fausse déduction par une répudiation décisive et catégorique : "Certainement pas !", "En aucun cas !" . Pardonnez cette pensée !" "Que ce ne soit jamais le cas !" . Après avoir réagi avec horreur et indignation, Paul énonce systématiquement la doctrine selon laquelle l'union au Christ dans sa mort et sa résurrection enlève non seulement la culpabilité du péché, mais aussi son pouvoir et son règne sur nous. « Car la grâce fait plus que justifier : elle sanctifie aussi » Pour Paul, l'idée qu'un chrétien peut continuer à vivre dans le péché est rendue impossible à cause de cette union vitale. La question "Comment nous, qui sommes morts au péché, y vivrons-nous encore ?" (v.2) montre d'emblée l'absurdité de la fausse déduction concernant la grâce. "La mort et la vie ne peuvent coexister ; nous ne pouvons pas être morts et vivre par rapport à la même chose en même temps". Au verset trois, Paul commence à expliquer sa prémice initiale. "Ou ne savez-vous pas que tous ceux dentre nous qui ont été baptisés en Christ ont été baptisés en Sa mort ?" L'apôtre rappelle aux croyants le sens du baptême chrétien. Le baptême dans le Christ signifie notre union avec Lui et cette union signifie que nous recevons tous les bienfaits du salut qu'il a réalisés. Shedd écrit : « Les croyants ne sont pas baptisés pour réaliser une union avec le Christ, mais parce qu'une telle union a été réalisée. Le rite fait référence à ce fait d'union et en est le signe, et non la cause » Le baptême présuppose la régénération et ne la produit pas. L'un des bienfaits de cette union est notre union avec le Christ dans sa mort expiatrice. La mort par procuration de Jésus enlève la culpabilité de notre péché et cause la victoire sur la pollution du péché. La pollution du péché est réparée dans un sens définitif lors de la régénération, puis progressivement mortifiée tout au long de la vie et totalement éradiquée pour l'âme à la mort (le corps est pleinement sanctifié à la résurrection). Paul continue : C'est pourquoi nous avons été ensevelis avec Lui par le baptême dans la mort, afin que, de même que Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions dans la nouveauté de la vie " (v. 4) En mentionnant "l'enterrement d'un chrétien avec Lui par le baptême dans la mort", Paul poursuit sa pensée précédente et prépare le terrain pour sa discussion sur la signification de la résurrection du Christ. (L'apôtre ne commente pas le mode de baptême, car le corps de Jésus a été placé dans une tombe en pierre et n'a pas été placé sous terre et couvert de terre). L'union d'un croyant avec Christ dans son enterrement souligne et atteste son union avec Lui dans la mort. Jésus est mort, a été placé dans un tombeau et a été dans un état de mort pendant trois jours. Notre union avec le Christ dans ce processus historique est une condition préalable nécessaire à la vie nouvelle que nous recevons dans sa résurrection. Charles Hodge écrit : "C'est pourquoi, dit l'apôtre, telle étant la nature de notre union avec le Christ, exprimée par le baptême, il s'ensuit que ceux qui sont enterrés avec le Christ sont aussi efficacement exclus du royaume de Satan que ceux qui sont dans la tombe sont exclus du monde James Fraser écrit : " Quand, dans le texte à l'examen, on dit que les chrétiens sont baptisés dans la mort du Christ, nous avons des raisons de comprendre que le baptême leur applique, expose et scelle les bienfaits de la mort du Christ, et que c'est un rite solennel, par lequel les croyants sont investis dans une communion fraternelle dans sa mort et dans les bienfaits et les conséquences heureuses de celle-ci : afin qu'il meure au péché, de sorte qu'en vertu de cela, ils sont morts au péché, c'est-à-dire libérés de son règne et de sa domination. Au sujet de l'idée que Paul enseigne la régénération baptismale, John Stott (un anglican) écrit : "Il est inconcevable que l'apôtre Paul, après avoir passé trois chapitres à soutenir que la justification est uniquement par la foi, puisse maintenant changer de position, se contredire et déclarer que le salut est après tout par le baptême. Non, nous devons donner à l'apôtre le crédit de la cohérence de la pensée " Avant de discuter de la signification de notre union avec le Christ dans sa résurrection, il est nécessaire de comparer certaines vues erronées concernant l'expression "mort au péché" avec l'interprétation correcte. Une interprétation commune mais incorrecte dit que la mort au péché signifie que les chrétiens sont totalement insensibles aux tentations du péché de la même manière qu'un corps physique est insensible aux sensations extérieures. On croit que le Christ a complètement éradiqué la nature pécheresse d'un croyant.Un tel enseignement est une sorte de perfectionnisme. L'éradication totale de la nature pécheresse d'un croyant est-elle ce que Paul avait en tête quand il a écrit ce passage ? Il y a plusieurs raisons pour lesquelles une telle interprétation doit être rejetée. Premièrement, si les chrétiens sont "immunisés" contre le péché ou "totalement insensibles" aux tentations comme un cadavre est aux rayons du soleil, alors les dizaines d'exhortations du Nouveau Testament à ne pas commettre de péché seraient inutiles. Le rose écrit : "Il rend insignifiantes de nombreuses exhortations scripturaires, telles que Rom. 6:12, 2 Cor.7:1, Eph. 4:22, 2 Tim. 2:22--"fuyez aussi les désirs de jeunesse", montre clairement qu'elles étaient encore présentes même dans le pieux Timothée ! Si la nature charnelle avait disparu du chrétien, il serait tout à fait inapte pour des devoirs tels que la confession des péchés (1 Jean 1:9), se détestant pour eux (Job 40:4), priant sincèrement pour leur pardon (Matt. 6:12), se lamentant sur eux avec une douleur divine (2 Cor. 7:10), en acceptant leur châtiment (Hébreux 12:5-11), en justifiant Dieu pour eux (Psa. 119:75), et en lui offrant le sacrifice d'un cœur brisé et contrit (Psa. 51:17). Même dans le livre des Romains il y a beaucoup de commandements pour éviter un comportement coupable : "Que le péché ne règne pas dans votre corps mortel " (6, 12), " ne vous conformez pas à ce monde " (12, 2), " chassez les œuvres des ténèbres... et ne prenez pas soin de la chair, pour satisfaire ses convoitises " (13, 12, 14). En outre, dans Romains 8:13, il est ordonné aux croyants de "mettre à mort les oeuvres du corps". Dans ce verset, le terme corps est mis en parallèle avec le terme chair, qui fait référence à la nature pécheresse. Si la nature pécheresse était totalement éradiquée par Christ, alors Paul ordonnerait aux croyants de mettre à mort quelque chose qui est déjà mort. Le fait que le Nouveau Testament présente toute la vie chrétienne comme une guerre constante contre la chair signifie que l'interprétation "immunisée contre le péché" est théologiquement impossible. Deuxièmement, le perfectionniste interprète en contradiction avec l'expérience chrétienne universelle. En parlant des croyants, Jean a écrit : "Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous trompons nous-mêmes, et la vérité n'est pas en nous" (1 Jn.1:8). Quand Paul décrit son expérience en tant que croyant en Romains 7:14-25, il nous dit clairement que même les meilleurs chrétiens luttent continuellement avec "la chair" (c.-à-d., la pollution ou la corruption du péché). Une étude des biographies de Chretiens, des entretiens avec des chrétiens professant honnêtement leur foi actuelle et notre propre expérience en tant que chrétiens témoigneront de cette vérité de l'Écriture. L'interprétation perfectionniste non biblique de "mort au péché" est malheureuse car elle conduit invariablement ses disciples sur un certain nombre de chemins peu recommandables. Certains redéfinissent le péché de la manière la plus pharisaïque qui soit. D'autres sont simplement trompeurs et malhonnêtes avec leur propre expérience "chrétienne". D'autres encore rejettent simplement la parole de Dieu comme contraire à la réalité. Malheureusement, il y en a même qui ont des problèmes de santé mentale. "La doctrine des "Perfectionnistes" durcit les âmes dans l'illusion....... Elle décourage grandement les âmes sincères qui travaillent pour obtenir la sainteté de la bonne manière - par la foi en Christ - et les amène à penser qu'elles travaillent en vain, parce qu'elles se trouvent encore pécheuses et loin d'être parfaites, quand elles ont fait de leur mieux pour y parvenir. " Une autre interprétation erronée de "mort au péché" est que Paul décrit une expérience que les croyants doivent entrer dans une nouvelle étape de l'expérience chrétienne. Henry Boardman nous donne une description de la version la plus extrême de ce type de pensée : "L'acte de consécration, selon ces maîtres, marque les crises de votre histoire. Elle vous fait passer d'un état d'esclavage à un état de liberté, d'une vie de labeur, de découragement et d'incertitude à une vie de repos, de joie et d'assurance, d'une condition dans laquelle vous pécherez, plus ou moins, par transgression ou omission chaque jour, à une condition dans laquelle vous ne commettez pas le moindre péché conscient. Cet enseignement est la pierre angulaire du mouvement appelé "Vie supérieure" ou "la Vie victorieuse". La prémisse de base est que les chrétiens deviennent "morts au péché" par un acte de la volonté. Pour que le croyant ait la vie victorieuse, il doit se rendre. Il le doit : "Laissez aller et laissez Dieu ", " que le Christ soit tout en tous ", " soumettez-vous à la seconde bénédiction ", " abandonnez-vous entièrement au Christ ", et ainsi de suite. En d'autres termes, l'idée centrale du concept de vie supérieure est qu'un croyant doit, par sa propre volonté, céder de telle manière qu'il soit zappé par le Saint-Esprit pour qu'en un moment de temps la victoire totale soit atteinte. Il y a un certain nombre de raisons pour lesquelles cette opinion doit être rejetée comme non biblique. Premièrement, quand Paul dit que les chrétiens sont "morts" au péché (cf. Rm 6, 2, 7), le verbe est dans l'indicatif et non dans l'impératif. Paul ne commande pas aux croyants (en Rom. 6:2, 7) de faire quelque chose. Il décrit une réalité historique. Il leur rappelle ce qui s'est déjà passé en Christ. Nous sommes morts au péché dans le passé quand Christ est mort. Vérité Glorieuse ! Deuxièmement, ce que Paul décrit dans Romains 6 n'est pas quelque chose qui se base seulement sur des chrétiens super spirituels, victorieux, de vie supérieure, mais sur tous les croyants. Tout chrétien est "mort au péché". "La doctrine de la vie supérieure sépare le Christ Sauveur du Christ sanctificateur. Elle sépare le travail d'intermédiaire du Christ (le fondement du salut) de l'application de l'Esprit Saint. Au lieu que le Christ victorieux ascensionné envoie souverainement l'Esprit, l'Esprit est contrôlé par la volonté humaine. De plus, elle nie le processus de sanctification progressive tout au long de la vie parce que tout se résume à l'acte unique de consécration. Que signifie donc l'union au Christ dans sa mort ? Il y a essentiellement deux interprétations différentes chez les interprètes. Le premier point de vue dit que "mort au péché" ne se réfère pas à la puissance du péché mais à sa culpabilité. Les arguments courants en faveur de cette interprétation sont : (1) La mort dans les Écritures est souvent utilisée en termes juridiques pour décrire la peine du péché. C'est certainement l'usage que Paul a fait de la parole avant le chapitre 6 (cf. Rm 1, 32 ; 5, 6-10, 12-21) et dans Romains 6, 21, 23. Paul, après avoir utilisé la mort dans un sens médico-légal tout au long de l'épître, passerait-il soudain à un sens figuratif avec peu ou pas d'explication du tout ? Quand le verset 10 dit - " il est mort au péché une fois pour toutes" - cela ne peut que signifier qu'il est mort au pouvoir pénal du péché car le Christ n'a jamais été soumis à l'influence dépravante du péché. Le verset 7 est mieux traduit : "Car celui qui est mort a été justifié du péché." John Stott écrit : "Il est vrai qu'il y a de légères preuves dans la littérature juive ancienne que dikaioo pourrait signifier 'rendre libre ou pur' . Mais il y a un mot parfaitement bon en grec pour " libérer ", à savoir elevtheroo, que Paul utilise en fait dans les versets 18 et 22, alors que dikaioo vient quinze fois dans les Romains, et vingt-cinq fois dans le Nouveau Testament, dans tous ces cas le sens naturel est de " justifier ". Ainsi (selon cette vue) Paul dit que notre justification par la mort expiatoire du Christ rend notre mort au péché comme pratique habituelle. "De même que la revivification du Christ suit naturellement sa crucifixion, de même la sanctification du croyant suit naturellement sa justification. La deuxième interprétation enseigne que "mort au péché" fait référence à la liberté d'un chrétien du règne ou de la domination du péché. L'argument en faveur de ce point de vue est tiré du contexte du passage. Dans Romains 6, Paul ne parle plus de la justification de la culpabilité du péché, mais de la délivrance de sa puissance. La question qui commence cette section - "devons-nous continuer dans le péché" - ne signifie certainement pas, "devons-nous continuer sous la culpabilité du péché" ? Quand Paul parle de l'union avec le Christ dans sa mort, son enterrement et sa résurrection aux versets 3 et 4, le résultat de l'union d'un chrétien avec le Christ dans sa résurrection est un changement dans la démarche du croyant. Cette union vitale produit un changement de comportement. S'il est vrai que la justification ne se produit pas en dehors de la régénération et de la sanctification, un changement dans le statut juridique d'une personne n'affecte pas directement son état moral. Ce qui change moralement une personne (c'est-à-dire son état subjectif), c'est la régénération et le baptême du Saint-Esprit. Nous savons par d'autres passages de l'Écriture (comme Éph. 2:1-6 ; Col. 2:12) que la régénération se fait directement par union avec Christ. Par conséquent, conformément à l'analogie de l'Écriture, du contexte et de la logique, il est plus logique de considérer "mort au péché" comme un changement moral chez le croyant et non comme une déclaration judiciaire. Cette interprétation est soutenue par le verset 6 qui dit que le "vieil homme a été crucifié" avec le Christ. L'expression "vieil homme" ne se réfère pas à la culpabilité d'un croyant mais au croyant lui-même tel qu'il était dans son état non régénéré. De plus, l'expression "corps de péché" (v 6) ne fait pas référence à la masse du péché comme culpabilité mais à la nature humaine corrompue et déchue (cf. Rm 8, 12-13 où le terme corps[soma] est utilisé de la même manière que le terme chair[sarx]). Il y a beaucoup d'indicateurs dans le reste du chapitre qui soutiennent l'interprétation de la "domination du péché". Après avoir discuté des implications de l'union avec Christ, Paul donne alors des ordres basés sur la doctrine : "Ne laissez donc pas régner le péché (v 12) ; ne présentez pas vos membres comme des instruments d'injustice (v13). Pourquoi ? "Car le péché ne dominera pas sur vous" (v. 14). Au verset 16 et dans la suite, Paul parle clairement de la délivrance de l'esclavage du péché en tant que maître esclave. "Et ayant été libérés du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice" (v. 18). Le contraste dans ces versets n'est pas la culpabilité du péché contre les esclaves de la justice, mais les esclaves (ou serviteurs) du mauvais comportement (impureté, anarchie[v. 19]) contre les esclaves de Dieu (droiture, sainteté). En union avec Christ, un croyant n'est pas seulement délivré de la culpabilité du péché, mais aussi du règne du péché comme maître esclave. Quand Jésus est venu sur terre et a assumé une nature humaine, il n'a pas eu la pollution du péché. Mais il a souffert sous le règne du péché. Il est né sans dépravation inhérente et n'a jamais commis de péché. Cependant, sa nature humaine était sujette aux infirmités normales de l'homme déchu afin qu'il puisse souffrir et mourir à la place de l'élu. Toute sa vie a été une vie de souffrance. Il a été soumis à un procès, aux assauts de Satan, à la haine et au mépris du peuple de l'alliance et a été torturé et tué. "Dans la mesure où le Christ est mort pour nous, nous devons dire qu'il s'est soumis non seulement à la mort, mais au règne du péché par la mort. Lui aussi est mort au péché, dans le sens de mourir à son règne sur lui. Cela peut clarifier davantage la pensée de Paul ici si nous nous rappelons que pour lui, la résurrection impliquait la délivrance du Christ (sa justification) du règne du péché dans la mort (1 Tim. 3:16). En union avec lui, nous aussi, nous sommes délivrés du règne du péché en tant que tyrans-roi aussi bien que de la culpabilité du péché. Ce n'est que parce que nous sommes libres des deux que nous sommes en mesure de résister à la puissance restante du péché "19. Paul enseigne qu'en vertu de notre union avec le Christ dans sa mort, nous vivons une rupture décisive avec le règne du péché sur nous qui est si radical qu'on peut le décrire comme une mort à ce royaume. John Murray écrit : " Lorsqu'une personne meurt, elle n'est plus active dans la sphère, le royaume ou la relation par rapport auxquels elle est morte. Son lien avec ce royaume a été dissous ; il n'a plus de communication avec ceux qui vivent encore dans ce royaume, et ils n'en ont plus avec lui. Il n'est plus en rapport avec la vie ici ; ce n'est plus pour lui la sphère de vie et d'activité. Si les croyants ne sont pas sans péché ou totalement libres du péché (cf. Rm 7, 14-25), ils ne sont pas esclaves du péché. Leur ancienne vie a péri. "C'est pourquoi, si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle création ; les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles" (2 Co 5, 17). Les chrétiens sont libérés du péché avec une certitude que seule la mort peut atteindre. L'union avec le Christ implique non seulement la mortification de la dépravation de la chair, mais aussi la rénovation ou la nouveauté de la vie. Paul continue : "De même que le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous devons aussi marcher dans la nouveauté de la vie. Car si nous avons été unis ensemble dans la ressemblance de sa mort, nous serons certainement aussi dans la ressemblance de sa résurrection " (6:4b-5). Le pouvoir du péché dans la vie d'un croyant est brisé dans un but distinct, afin que les chrétiens puissent marcher dans la nouveauté de la vie. L'union avec le Christ a un aspect à la fois négatif et positif. La mort du Christ cause "la mort au péché". Sa résurrection provoque une nouvelle vie d'obéissance. Le pouvoir du péché n'est pas brisé pour une vie d'inactivité et de contemplation. Les chrétiens sont sauvés pour de bonnes œuvres (Eph. 2:10). James Fraser écrit : "Se libérer du péché, que le péché n'a pas de domination sur nous, est une proposition négative ; elle n'exprime rien d'elle-même concernant la fécondité dans la sainteté et les bonnes œuvres ". L'union avec le Christ ne nous fait pas passer du domaine du péché à un état neutre, mais à un état de nouveauté de vie. Les bienfaits de la rédemption ne sont pas transmis arbitrairement par Dieu ; ils ne le sont pas non plus transmis sur la base de la volonté humaine. La résurrection du Christ qui a eu lieu dans le passé et qui est objective est la base de la régénération. Il y a une union vitale entre le Christ et les élus qui garantit la sanctification définitive du croyant et sa marche progressive dans la sainteté. Le Christ ressuscité envoie le Saint-Esprit qui travaille d'abord monergistiquement ( sans que la personne soit active, elle est passive, c’est Dieu qui intervient seul (mono-ergisme)) pour régénérer les pécheurs morts et travaille ensuite en synergie (Dieu iintervient de concert, ensemble avec le croyant activement (syn-ergisme)) dans la sanctification progressive d'un croyant. En raison de notre relation au Christ, de notre union avec Lui, nous recevons sa vie de résurrection. Cela s'applique non seulement à notre résurrection finale à la vie éternelle (cf. Jn 11, 25), mais aussi à notre accélération spirituelle. Dieu nous a "fait vivre ensemble avec Christ... et nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir dans les lieux célestes en Jésus Christ" (Ep 2,5.6). "La nouveauté de la vie suppose la nouveauté du cœur, car les problèmes de la vie viennent du cœur, et il n'y a pas d'autre moyen de rendre le ruisseau doux qu'en rendant la source douce. " Paul souligne et développe ce même point au verset 5. "Car si nous avons été unis ensemble dans la ressemblance de Sa mort, nous serons certainement aussi dans la ressemblance de Sa résurrection." Le mot traduit par " unis ensemble " (sunfutos) signifie littéralement " grandis ensemble ", ou " greffés ". Nous sommes unis à notre Seigneur de telle sorte que sa propre vertu vivifiante nous soit donnée par son Esprit. Cela nous ramène à la référence du Christ à Lui-même en tant que vigne qui donne de la sève vivifiante à ses sarments. "Je suis la vigne, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi, et moi en lui, porte beaucoup de fruit ; car sans moi, vous ne pouvez rien faire " (Jean 15:5). Calvin écrit : "Il y a une grande force dans ce travail, et cela montre clairement que l'Apôtre n'exhorte pas, mais nous enseigne plutôt quel bénéfice nous tirons du Christ ; car il n'exige rien de nous, ce qui doit être fait par notre attention et diligence, mais parle de la greffe faite par la main de Dieu. Dans les versets 6 et 7, Paul explique la première moitié du verset 5 : "sachant cela, que notre vieil homme a été crucifié avec Lui, afin que le corps du péché soit effacé, que nous ne soyons plus esclaves du péché. Car celui qui est mort a été libéré du péché." Certains prétendent que le "vieil homme" est l'équivalent de la nature humaine pécheresse ou corrompue. La vieille nature charnelle que nous avons tous héritée d'Adam a été crucifiée avec le Christ. D'autres enseignent que le "vieil homme" ne se réfère pas seulement à la nature pécheresse, mais à la personne entière telle qu'elle était dans son état non régénéré. Lenski dit : " elle désigne tout notre être tel qu'il existait avant la régénération, " vieux " rappelant cette ancienne existence ". Bien que beaucoup d'excellents commentateurs s'en tiennent à l'interprétation de la "nature pécheresse", la seconde interprétation est à privilégier. Le vieil homme est une personne qui est "en Adam". C'est une personne qui est esclave du péché : corrompue, charnelle, dépravée, spirituellement morte ou dans la chair. Le vieil homme a été crucifié avec le Christ. Le verbe est un indicatif aoriste. Cela indique (encore une fois) que Paul ne décrit pas un processus ou quelque chose que nous faisons, mais qu'il discute de la mort historique du Christ une fois pour toutes. La victoire définitive sur le vieil homme a eu lieu au Golgotha. Notez la similitude avec Galates 2:20 : "J'ai été crucifié avec Christ, ce n'est plus moi qui vis, mais Christ vit en moi ; et la vie que je vis maintenant dans la chair, je la vis par la foi dans le Fils de Dieu, qui m'a aimé et s'est donné pour moi." En vertu de notre incorporation dans le Christ, nous participons à sa mort et cela a pour résultat notre régénération où le vieil homme est parti pour toujours. Cette mort du vieil homme est souvent mal comprise. S'il est vrai que Paul parle de quelque chose de radical et de décisif - " le vieil homme a été crucifié " et tout ce qui passe a la croix meurt sans exception- cela signifie que la nature pécheresse est totalement éradiquée chez les croyants. En principe, il est vaincu, mais avant notre existence céleste, il est notre ennemi toujours présent. La sanctification commence dans la régénération et dans la régénération le vieil homme (qui a un cœur de pierre, qui hait Dieu et est esclave du péché) est enlevé. Cet homme, le "vieil homme" est mort avec le Christ sur la croix. La rupture avec le passé est décisive, car la sanctification initiale affecte tous les aspects de ce que nous sommes (esprit et corps). Ainsi, toute notre vie est nouvelle. Nous sommes une nouvelle création. Nous avons des coeurs de chair qui haïssent le péché et aiment Jésus Christ. Dieu a mis dans nos cœurs les "semences de repentance pour la vie et les autres grâces salvatrices "à cause de notre union au Christ. Bien que le vieil homme soit mort et que nous ne soyons plus ce que nous étions, il y a encore "des restes de corruption dans chaque partie " de notre être qui doivent progressivement être mortifiés. Un autre malentendu courant est de considérer un chrétien à la fois comme un vieil homme et comme un homme nouveau. Ces termes sont parfois utilisés pour décrire deux factions en guerre au sein du croyant. Le problème avec ce point de vue est que Paul utilise le terme "vieil homme" pour décrire non pas une partie de l'homme mais l'homme tout entier tel qu'il était en Adam, l'homme non régénéré qui est dominé par et asservi au péché. Par conséquent, prétendre qu'un chrétien est à la fois un "vieil homme" et un "homme nouveau" est aussi absurde qu'enseigner qu'un croyant est à la fois régénéré et non régénéré en même temps. De plus, la mort du vieil homme s'est produite dans l'histoire du salut sur la croix. Quand Christ est mort, le vieil homme est mort avec lui. Paul ne dit pas que le vieil homme a été blessé ou partiellement tué mais crucifié. Les commentateurs qui affirment que la crucifixion étant un processus long et prolongé, la mort du vieil homme est progressive, ignorent simplement la force de l'aoriste (un fait passé ; pour rappel) Romains 6:6 soulève une bonne question. Comment Paul peut-il dire en Romains que la mort du "vieil homme" est objective, définitive et se produit en Christ et dire ensuite aux Éphésiens "vous avez repoussé, au sujet de votre conduite antérieure, le vieil homme" (4:22) ? Comment un croyant peut-il repousser le vieil homme s'il est déjà mort ? Il n'y a pas de contradiction entre ces passages, car un passage discute de ce qui s'est passé objectivement en Christ tandis que l'autre traite de notre expérience subjective en tant que croyants. Il est vrai que ce que nous étions en Adam est mort avec Christ. Cependant, il est également vrai que dans notre expérience, nous devons encore remettre à plus tard les habitudes, les caractéristiques et les inclinations de ce que nous étions avant notre régénération. C'est précisément parce que nous sommes morts avec le Christ que Paul peut dire : "Repousse le vieil homme". Notez l'expression, "concernant votre conduite passée." Paul dit : "Repoussez le comportement pécheur qui caractérisait votre vie avant d'être chrétien." Il dit aux Ephésiens de vivre une vie cohérente avec ce qu'ils sont en Christ. De même, quand Paul dit aux croyants de "revêtir l'homme nouveau", il leur rappelle l'aspect positif de la régénération (24b). Revenons au verset six : "sachant cela, que notre vieil homme a été crucifié avec Lui, afin que le corps du péché soit effacé, que nous ne soyons plus esclaves du péché". Paul dit que notre vieil homme a été crucifié avec Christ (ce qui équivaut à "nous sommes morts au péché" au verset 2) dans un but distinct : "afin que le corps du péché soit effacé". Cela soulève deux questions. Que veut dire Paul quand il dit "corps de péché" et qu'est-ce qu'il veut dire par le mot grec katarget qu'il a traduit par "fait disparaître" ? L'expression "corps du péché" a été interprétée de différentes manières. Certains le considèrent comme une expression figurative de la masse totale du péché. D'autres le considèrent comme le corps physique dominé par le péché. Dans cette veine, John Murray dit que c'est " le corps conditionné et contrôlé par le péché ". Godet affirme qu'il l'est : "D'autres encore enseignent que cela signifie que le corps est la source ou le siège du péché. Le "corps du péché" est également interprété comme signifiant la nature pécheresse. Le corps pécheur est synonyme de chair. James Fraser dit que le corps du péché " ne signifie pas le corps humain, mais tout ce système de principes corrompus, de propensions, de luxure et de passions qui, depuis la chute, possède la nature de l'homme, et qui s'étend à tous les pouvoirs et facultés humains ". Certains chercheurs soutiennent même que le corps du péché est synonyme de l'homme ancien, le verset 6. Laquelle de ces interprétations est supérieure ? Certains de ces points de vue peuvent facilement être jugés insatisfaisants. L'idée que le corps est le siège du péché est non biblique et platonique. Jésus dit : "Car c'est du cœur que sortent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les fornications, les vols, les faux témoins, les blasphèmes" (Mt 15,19). L'interprétation qui dit que le corps du péché et le vieil homme sont synonymes devrait aussi être rejetée pour deux raisons. Premièrement, il est peu probable que Paul introduise un nouveau terme pour décrire le vieil homme à moins qu'il ne veuille embrouiller son auditoire. Deuxièmement, cette interprétation suppose que "le vieil homme" se réfère seulement à la nature dépravée, ce qui, comme nous venons de le voir, n'est pas ce que Paul avait en tête. L'interprétation de la "masse du péché" est insatisfaisante car elle est très confuse. Paul ne parle pas du péché comme d'un corps ou d'une masse séparée, mais comme d'une influence corruptrice intrinsèque. Qu'en est-il du point de vue qui dit que Paul signifie le corps dominé par le péché ou "comme conditionné et contrôlé par le péché" ? Est-il vrai que le corps humain est conditionné et contrôlé par le péché ? Oui. Il ne fait aucun doute que le péché a une influence sur l'aspect physique de l'homme. Les gens qui s'engagent dans certains types de comportement pécheresse développent des modèles habituels de péché. Avec le temps, les gens deviennent esclaves de certains types de péchés. Ils ont commis ces péchés depuis si longtemps qu’ils sont une seconde nature pour eux. C'est comme si certains comportements pécheurs répétés étaient enracinés directement dans le cerveau. Jérémie dit : "L'Éthiopien peut-il changer sa peau ou le léopard ses taches ? Puissiez-vous aussi faire le bien, vous qui avez l'habitude de faire le mal" (Jr. 13:23). La relation entre le corps et l'esprit est complexe et peu comprise. Cependant, c'est bien réel. Bien qu'il n'y ait aucun doute que le comportement pécheresse peut conditionner le corps Paul a dit que le vieil homme a été crucifié avec Christ. Tout ce que nous étions dans Adam déchu a été tué et enterré en Christ. Cela a-t-il été accompli dans le but de simplement maîtriser les schémas de péché habituels et les appétits corporels ? Non. Christ par son Esprit soumet la corruption qui est dans chaque aspect de notre être, corps et âme. La pollution du péché affecte notre corps et notre esprit. Paul dit : "Purifions-nous de toute souillure de la chair et de l'esprit" (2 Co 7, 1). La meilleure interprétation est que Paul utilise l'expression "corps de péché" comme synonyme du terme chair. Cette interprétation est soutenue par la clause finale du verset 6, "que nous ne devrions plus être esclaves du péché". Cette clause d'objet explique plus en détail les deux clauses précédentes. L'union avec le Christ dans sa mort entraîne la libération d'un croyant de l'esclavage au péché. La fin de notre servitude pour le péché implique plus que la soumission des péchés corporels. Il reste une question concernant le verset 6. Que signifie l'expression "pourrait être éliminé" ? Le mot grec utilisé ici (katargeo) a une signification assez large. Elle a été traduite "abolir" (Eph. 2.15, 2 Tim. 1.10), "délié" ou relâché (Rom. 7.2), "retranché" (1 Cor. 13.11), "pour ne rien apporter" (1 Cor. 1.28), "détruire" (Héb. 2.14). Thayer donne les significations primaires possibles suivantes de katargeo : "1. rendre inactif, sans emploi, inactif, inopérant, inopérant... priver de sa force... priver de la force, de l'influence, du pouvoir... " Les possibilités secondaires sont : "Dans le contexte de Romains 6:6, le mot katargeo ne doit pas être traduit par " détruit " ou " rendu impuissant " car la nature pécheresse n'est pas totalement détruite avant la mort. (En principe, elle est totalement détruite à la croix. Paul cependant, à ce stade, ne parlant pas eschatologiquement. Ce que l'apôtre veut dire par là, c'est que l'union avec le Christ fait que le pouvoir esclavagiste et régnant de notre nature pécheresse est brisé ou soumis. Bien qu'elle ne soit pas complètement anéantie, elle ne domine plus le croyant en tant que maître esclave ou roi tyran. Nous ne vivons plus comme esclaves du péché car nous sommes libérés par le Christ. Paul au verset 7 résume ses déclarations précédentes (vs. 2,3,5) et explique l'enseignement du verset 6. Il écrit : "Car celui qui est mort a été libéré du péché" (v. 7). (Puisque nous avons déjà discuté si Paul voulait dire libéré du pouvoir du péché ou libéré de sa culpabilité, cet aspect du verset 7 ne sera pas revisité). Un maître d'esclaves n'a plus l'autorité ni le pouvoir de diriger un esclave qui est mort. Quand une personne est unie au Christ et régénérée, elle est libérée de la domination du péché sur elle. "Et ayant été libérés du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice..... Mais maintenant libéré du péché et devenu esclaves de Dieu, vous avez vos fruits pour la sainteté et la fin de la vie éternelle' (Rom. 6:18,22). "C'est pourquoi, puisque Christ a souffert pour nous dans la chair, armez-vous du même esprit, car celui qui a souffert dans la chair a cessé de pécher" (1 Pierre 4:1). Dans les versets 8 à 10, Paul répète son thème concernant la mort au péché, mais il le fait dans le but précis de revenir aux implications de notre union avec le Christ dans sa résurrection. "Maintenant, si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec Lui, sachant que Christ, ressuscité des morts, ne meurt plus. La mort n'a plus de domination sur Lui. Pour la mort qu'il est mort, il est mort au péché une fois pour toutes ; mais la vie qu'il vit, il la vit à Dieu." Dans les versets 6 et 7, Paul a développé la première moitié du verset 5, qui traite de l'union avec le Christ dans sa mort. Dans les versets 8 à 10, la principale préoccupation de Paul est l'union avec le Christ dans sa résurrection. Ces versets sont pour l'essentiel une exposition de 5b. Il discute aussi de notre mort avec le Christ, car le positif doit être mis en contraste avec le négatif. Les croyants ne sont pas seulement morts au péché et ne vivent donc plus dans le royaume du péché et sous la domination du péché, mais ils sont aussi ressuscités dans une toute nouvelle vie, une vie "d'obéissance à la justice" (v. 15) ; d'esclavage envers Dieu (v. 22) ; d'esclavage envers la justice (v. 18). Lorsque l'apôtre utilise les inversions du futur 8, "nous vivrons aussi avec Lui", il ne parle pas (comme l'affirment plusieurs commentateurs) de la résurrection corporelle (même s'il est théologiquement vrai que nous ressuscitons parce qu'Il est ressuscité). Sa préoccupation dans ce contexte est la sanctification. En 4b, Paul dit : "De même que le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous devons aussi marcher dans la nouveauté de la vie". Il s'agit évidemment de notre chemin actuel. En 5b Paul nous fait le futur, mais il le fait simplement parce que la résurrection suit la mort. "La résurrection est toujours l'avenir jusqu'à la mort, c'est tout." Le fait que Paul parle de notre nouveauté actuelle de vie et de liberté et non de la résurrection du corps est prouvé par les exhortations du verset 11 et au-delà : "comptez-vous... vivants à Dieu en Jésus-Christ (v. 11) ; "présentez-vous à Dieu comme étant vivants d'entre les morts" (v. 13).


 6_LA SANCTIFICATION PROGRESSIVE : UN PROCESSUS DE CROISSANCE Sanctification progressive : le pendant de la sanctification initiale ou definitive La guerre envers nos mauvaises habitudes et la recherche du modèle de Jésus sont généralement appelées sanctification. Mais parce que le terme de « sanctification définitive » est utilisé pour décrire la délivrance ponctuelle et définitive de la domi nation du péché, il est utile de parler de croissance chrétienne dans la sainteté comme « sanctification progressive ». Le mot « progressive » indique une croissance continue dans la sainteté au fil du temps. Les auteurs du Nouveau Testament parlent aussi bien de croissance (voir 1 Corinthiens 6.9-11 ; Éphésiens 2.19-21 ; Colossiens 2.19 ; 2 Thessaloniciens 1:3), que de persévérance continuelle (voir 2 Corinthiens 7.1 ; Hébreux 12.14 ; 2 Pierre 3.18). Dans le christianisme authentique, il n'y a pas de place pour les chrétiens stagnants, auto-satisfaits et légalistes. Au contraire, nous devrions chercher à nous développer selon le modèle de Christ jusqu'à notre mort. Cette sanctification progressive implique toujours une discipline spirituelle (ou discipline de la grâce coome le décrit Jerry Bridges ; l’école de la Grâce), telle que la lecture de l'Écriture, la prière, et la communion régulière avec d'autres croyants. Elle implique également de mettre à mort les actions pécheresses du corps (voir Romains 8.13) et le développement d'un caractère semblable à Christ (voir Colossiens 3.12-14). Et très important, elle implique une dépendance complète envers Christ pour recevoir la force de faire ces choses, car nous ne pouvons pas grandir par notre propre force. Donc, la sanctification implique beaucoup de travail et de dépendance envers Christ ; ce que j'appelle « effort dépendant ». Et cela signifie toujours que nous serons déçus par nos performances. Pour un chrétien grandissant, le souhait sera toujours supérieur aux performances, ou du moins, aux performances perçues. Qu'est-ce qui nous permet de tenir face à cette tension entre le souhait et la performance ? La réponse est l'Évangile. C'est l'assurance dans l'Évangile que nous sommes bien morts à la culpabilité du péché et qu'il n'y a pas de condamnation pour nous grâce à Jésus-Christ qui nous motive et nous maintient constants face à cette tension. Restons toujours centrés sur l'Évangile. En grandissant dans la sanctification, nous voyons naturellement de plus en plus nos péchés. Au lieu de nous conduire au découragement, cela devrait nous ramener à l'Évangile. L'Évangile rappelé chaque jour est la seule motivation durable pour poursuivre la sanctification progressive, même dans les moments où nous ne voyons pas d'avancée. C’est pourquoi j'utilise l'expression « sanctification dirigée par l'Évangile ». Voilà pourquoi nous avons besoin de « nous prêcher l'Évangile à nous-mêmes tous les jours ».